Ben Gvir ou le pari réussi du parti du Sionisme Religieux israélien
Ce vote Ben Gvir symbolise le ras-le-bol d’une partie de la population
Il avait promis la surprise. Il a réussi. Le parti de droite israélien, dirigé par Itamar Ben Gvir et Betsalel Smotrich, aurait remporté, selon les premières estimations, 15 mandats, l’imposant comme la troisième force politique du pays lors de ces élections législatives israéliennes du 1er novembre.
Si les résultats ne seront définitifs que dans quelques jours, les colistiers ont d’ores et déjà toutes les raisons d’être satisfaits. “Ce résultat magnifique vient du fait que nous représentons tout le monde. Le Israéliens veulent pouvoir marcher en sécurité dans la rue, ils veulent une séparation totale entre ceux qui sont fidèles à l’Etat d’Israël et ceux qui menacent l’existence de notre cher Etat. Le public a voté pour ceux qui veulent louer nos ancêtres. Nous avons des rêves”, s’est réjoui Itamar Ben Gvir à l’annonce des résultats devant une foule enthousiaste.
Itamar Ben Gvir et Betsalel Smotrich ont obtenu plus que ce que leur prédisaient des sondages déjà excellents.
Un résultat inespéré il y a encore quelques mois pour ces candidats sans aucun complexe qui ont réussi à séduire jusque chez les abstentionnistes, selon les premiers résultats : « Ben Gvir a bénéficié du taux élevé de participation », analyse Daniel Haïk, journaliste politique sur i24NEWS. « Il semble symboliser l’importance du vote contestataire lors de ces cinquièmes élections en trois ans et demi et le ras-le-bol d’une partie de la population ».
« Par ailleurs, explique le journaliste, le partie Sionisme religieux a pris des voix au Likoud et à Avigdor Lieberman, mais pas comme on le prédisait à Shas, ni à Judaïsme unifié de la Torah, les partis orthodoxes, qui sortent encore renforcés de ces élections ».
S’il est trop tôt pour dire ce que les leaders du parti d’extrême droite pourraient exiger d’un Netanyahou redevenu Premier ministre pour intégrer la coalition, il n’en reste pas moins que Itamar Ben Gvir et Betsalel Smotrich avaient mis en avant un programme considéré comme dangereux par de nombreux leaders politiques.
Ils avaient notamment pris position contre la communauté LGBT, et s’étaient prononcés pour l’armement des soldats de réserve avec des fusils d’assaut, l’assouplissement des règles de tir à découvert pour permettre aux policiers et aux soldats de tirer à balles réelles sur les manifestants, et l’adoption d’une loi accordant aux policiers et aux soldats l’immunité pénale pour les actions qu’ils entreprennent. Betsalel Smotrich a, lui, récemment publié un plan de réforme judiciaire qui permettrait aux hommes politiques d’opposer leur veto aux décisions de la Cour suprême et de lever les charges judiciaires qui pèsent encore sur Benyamin Netanyahou.
Leur entrée dans la coalition pourrait par ailleurs compliquer les relations de Benyamin Netanyahou avec ses nouveaux amis du Golfe. Bref des alliés indispensables qui pourraient vite se révéler encombrants.