La cheffe de file des députés LFI, Mathilde Panot, a désapprouvé sur BFMTV ce dimanche 7 janvier “la manière” employée par Israël pour éliminer le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, tué mardi dans une frappe au Liban, la jugeant contraire au droit international.
“Je ne suis pas d’accord avec le fait que (…) le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu puisse aller comme ça dans des pays à côté (…) pour mener des frappes”, a déclaré Mathilde Panot sur notre antenne.
Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont quasi-quotidiens entre le Hezbollah libanais et les forces israéliennes à la frontière israélo-libanaise. La mort du numéro 2 du Hezbollah mardi dans une frappe attribuée à Israël fait craindre un embrasement régional du conflit.
“Le Liban est un État souverain”
À la question de savoir s’il est illégitime que les Israéliens éliminent des responsables du Hamas à l’étranger, elle répond: “De la manière dont ils le font, tout à fait”.
“Le Liban est un État souverain. Et donc ça ne peut pas fonctionner comme ça”, a encore martelé Mathilde Panot. Avant d’insister: “Je suis pour le respect du droit international (qui) ne donne pas la possibilité d’aller frapper dans un pays voisin”.
“Si, par exemple, un criminel de guerre belge ou quelqu’un qui aurait commis un acte de terrorisme belge allait se cacher en plein Paris, je ne serais pas très enthousiaste que la Belgique aille avec des drones pour tuer en plein Paris cette personne là”, a-t-elle encore illustré.
Appel à des “sanctions fermes” contre Israël
Saleh al-Arouri et six autres responsables et cadres du Hamas ont été tués mardi soir dans une frappe contre un bureau du mouvement islamiste palestinien, situé dans la banlieue sud de Beyrouth.
Dans la foulée, Mathilde Panot a déploré sur X (anciennement Twitter) que “l’armée israélienne bombarde la capitale libanaise”.
“Le criminel de guerre Netanyahu fait courir le risque d’une guerre régionalisée”, a-t-elle encore écrit, appelant à “des sanctions fermes”.
Le Hamas avait mené le 7 octobre une attaque d’une ampleur inédite sur le sol israélien, faisant 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP. En réaction, Israël a juré de “détruire” le Hamas, classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne, et pilonne depuis la bande de Gaza, soumise à un siège total depuis le 9 octobre.
La guerre a coûté la vie à 22.835 personnes à Gaza, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, a affirmé ce dimanche le Hamas.