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René Taieb Journaliste pour Israel Actualités
Qu’est-ce qui explique le retard dans la libération des 600 terroristes prévu ce soir,
et quel est l’avenir de cet accord ?
Ce soir, Israël a pris une décision historique en reportant la libération de ces 600 terroristes, qui se trouvaient déjà dans des bus. Ce choix vise à redéfinir les règles du jeu face au Hamas. La décision a été prise par l’échelon politique, en dépit des avis contraires du général de division Nitzan Alon et d’autres responsables de la sécurité, qui souhaitaient poursuivre le processus.
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D’un côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahou, accompagné des ministres Katz, Saar et Smotrich, a jugé qu’il était temps de faire passer un message clair : cette situation ne peut plus perdurer. Les cérémonies macabres entourant les libérations, notamment l’exposition choquante des cercueils de la famille Bibas et d’Oded Lipshitz, ainsi que le remplacement inacceptable du corps de Shiri, ont accentué l’embarras d’Israël. En conséquence, le pays souhaite désormais garantir que toutes ces violations cessent. À plus long terme, Israël aspire à établir de nouvelles règles pour les négociations, même si cela implique de prendre le risque de retarder la restitution des corps des otages prévue pour ce jeudi.
Quelles sont ces nouvelles règles ? Un ministre de haut rang ayant participé à une réunion avec Netanyahou a clairement indiqué qu’Israël ne se retirera pas de l’axe de Philadelphie ni du périmètre, et qu’il n’acceptera pas la fin des hostilités. Netanyahou est conscient que céder sur l’une de ces questions pourrait provoquer la démission de Smotrich et la chute de son gouvernement. Toutefois, même sans pressions, le Premier ministre a maintenu ces principes durant toute la guerre.
Si le Hamas est disposé à poursuivre le processus de libération des otages en échange de la libération des terroristes, Israël coopérera, ce qui constituerait une extension de la première phase. En revanche, si le Hamas persiste dans ses conditions initiales de cessation des hostilités et de retrait de l’axe de Philadelphie, l’armée israélienne reprendra ses opérations militaires.
L’élite politique israélienne considère que le Hamas souhaite continuer l’accord, et pense qu’il pourrait faire preuve de flexibilité. Cependant, l’histoire a montré qu’Israël a souvent mal interprété les intentions du Hamas. Il est donc tout à fait envisageable que le Hamas refuse d’accepter les nouvelles conditions. Dans ce cas, dans environ deux semaines, après l’entrée en fonction d’Eyal Zamir en tant que chef d’état-major, les combats pourraient reprendre. Espérons que cette fois-ci, les résultats seront significativement meilleurs.
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René Taieb pour Israel Actualités Digital