Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que le déploiement était « temporaire »
Par Alain SAYADA pour Israel Actualités Digital
Publié 10 décembre 2024 06 h31
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont déployé dimanche des parachutistes en Syrie pour mener des « activités de défense », après la chute du régime de l’ancien président syrien Bachar al-Assad.
L’armée israélienne a déclaré que ce déploiement avait pour but de « garantir de manière proactive la défense du Golan » dans un contexte d’instabilité en Syrie. Des images et des séquences vidéo montrent des parachutistes et des chars lourdement blindés se déployant dans la zone tampon. Cette décision intervient alors que les États-Unis et Israël ont tous deux frappé plusieurs cibles en Syrie après l’éviction d’Assad.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a déclaré lundi matin qu’Israël avait également mené des frappes sur des sites présumés d’armes chimiques syriens. Assad a utilisé des armes chimiques contre ses propres civils lorsque l’ancien président Barack Obama était au pouvoir.
Les États-Unis et Israël prennent des mesures pour s’assurer que ces armes ne tombent pas entre les mains des rebelles islamistes qui contrôlent désormais la Syrie.
“Notre seul intérêt est la sécurité d’Israël et de ses citoyens”, a déclaré lundi M. Saar. “C’est pourquoi nous avons attaqué des systèmes d’armes stratégiques, comme par exemple les armes chimiques restantes ou les missiles et roquettes à longue portée, afin qu’ils ne tombent pas entre les mains d’extrémistes”.
Des parachutistes de Tsahal ont été déployés en Syrie dimanche alors que les rebelles syriens renversaient
l’ancien président Bachar al-Assad. (Tsahal)
Les dirigeants américains et israéliens ont salué la chute d’Assad mais ont également exprimé leur inquiétude quant à la personne qui dirigera le pays à l’avenir. Le principal groupe rebelle en jeu est Hayat Tahrir al-Sham, qui signifie Organisation pour la libération du Levant. Il s’agit d’un groupe terroriste lié à l’EI et à Al-Qaïda.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué dimanche dans un communiqué la chute d’Assad, annonçant des mouvements de troupes dimanche afin de “prendre des mesures contre d’éventuelles menaces”.
“L’un d’entre eux est l’effondrement de l’accord de séparation des forces de 1974 entre Israël et la Syrie. Cet accord a duré 50 ans. Hier soir, il s’est effondré”, a déclaré M. Netanyahu. “L’armée syrienne a abandonné ses positions. Nous avons donné l’ordre à l’armée israélienne de reprendre ces positions pour s’assurer qu’aucune force hostile ne s’installe juste à côté de la frontière d’Israël. Il s’agit d’une position défensive temporaire jusqu’à ce qu’un arrangement approprié soit trouvé”.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait une déclaration télévisée le 26 novembre à Jérusalem. (Bureau de presse du gouvernement israélien via AP)
Netanyahou a conclu en tendant une « main de paix » au peuple syrien, notamment aux « musulmans qui veulent vivre en paix avec Israël ».
Le président Biden a fait écho à l’optimisme prudent de Netanyahu dans sa déclaration en réponse à la chute d’Assad.
« Le régime d’Assad est enfin tombé. La chute de ce régime est un acte fondamental de justice. C’est une occasion historique pour le peuple syrien, qui souffre depuis longtemps, de construire un avenir meilleur pour son pays. C’est aussi un moment de risque et d’incertitude », a déclaré Biden.
« De nouvelles opportunités s’ouvrent désormais pour le peuple syrien et pour toute la région », a-t-il ajouté.
Le président Biden a salué la chute du régime de l’ancien président syrien Bachar al-Assad, mais il a appelé à la prudence. (AP)
De son côté, Assad a fui Damas avec sa femme et ses trois enfants peu avant la chute du pays aux mains des rebelles ce week-end. Il a depuis obtenu l’asile à Moscou.
Alain SAYADA pour Israel Actualités Digital